Premières instances contre les autorités fiscales pour le compte épargne temps du directeur général

Publié le : 16 mars 20216 mins de lecture

Dans mon article « Bei Gericht : Interessante Steuerstreitigkeiten im November 2017 », j’avais déjà brièvement rendu compte de la procédure en cours VI R 39/17, dans laquelle il sera précisé si l’inscription des futurs salaires au crédit du compte de la valeur temps entraînera un afflux de salaires vers un organe salarié d’une société. Cependant, précisément parce que plusieurs tribunaux fiscaux s’opposent directement à l’avis administratif dans cette affaire, la question me semble encore particulièrement digne d’être mentionnée.

Dans le cas du compte à terme d’un organe d’une société

il semble, actuellement, que les autorités fiscales devront abandonner leur approche fiscale. Cela représenterait un avantage considérable, en particulier pour les directeurs généraux.

L’année dernière, le tribunal régional de Cologne (réf. : 1 K 1191/12) a déjà décidé que les versements sur un compte de valeur temps en faveur du directeur externe d’une GmbH n’entraînent pas d’entrée de salaires si les montants sont versés dans la police de réassurance souscrite par la société et que le directeur n’a pas droit au paiement de la somme assurée avant la phase de libération.

Cette décision se fonde sur l’avis administratif exprimé dans la lettre du BMF du 17.6.2009, selon lequel, bien qu’en principe, seul le paiement du solde créditeur du compte de la valeur temps pendant le congé devrait déclencher une entrée de salaire, il existe des exceptions à cette règle : Par exemple, dans le cas des salariés qui sont, également, désignés comme membres d’une personne morale, le crédit du salaire futur dû au compte de la valeur temps devrait déjà entraîner un afflux de salaires. En d’autres termes, les autorités fiscales ont les mains pleines rien qu’en créditant le compte de la valeur temps.

Comme la décision du tribunal régional de Cologne de l’époque contredisait l’avis administratif actuel, le bureau des impôts a introduit un recours auprès de la Cour fiscale fédérale (réf. : VI R 17/16). À cet égard, les juges fiscaux suprêmes de la République doivent, maintenant, traiter la question juridique de savoir si l’inscription au crédit du compte du temps de travail des salaires qui seront dus à l’avenir entraîne déjà un afflux de salaires vers l’organe salarié d’une société.

Actuellement (comme déjà signalé), ce sujet peut être réécouté.

Bien que la procédure n’ait pas encore été décidée, une autre affaire (réf. VI R 39/17) est actuellement pendante devant la Cour fédérale des finances avec une formulation presque identique de la question juridique. L’air pour les autorités fiscales devient, donc, nettement plus léger, car l’instance inférieure de cette procédure a, également, été décidée contrairement à l’avis administratif susmentionné. Cette fois, la Cour fiscale du Bade-Wurtemberg a statué clairement et sans équivoque dans sa décision du 22.6.2017 (réf. : 12 K 1044/15) que le crédit sur le compte du temps de travail n’est pas encore imposable, même pour le directeur général en tant qu’organe d’une société. Seul le paiement du compte de la valeur temps donne lieu à un salaire imposable.

Heureusement, les juges du Baden-Württemberg vont même plus loin : selon leur décision, même le transfert d’un solde créditeur sur un compte de valeur temps n’est pas imposable lorsque la relation de travail est résiliée avec un nouvel employeur. Dans ce cas, le nouvel employeur ne fait que se substituer à l’employeur précédent et assume les obligations de ce dernier sur le compte du temps de travail en guise de reprise de dette.

Même si des intérêts sont payés sur le compte de la valeur temps, les intérêts versés après la fin de la période d’indemnisation ne sont pas des revenus de capitaux, mais des revenus d’emploi induits par la relation de travail, qui ne sont imposables qu’au moment du paiement et non au moment de l’inscription au crédit du compte. La décision actuelle du Baden-Wuerttemberg est donc tout à fait conforme à la position des directeurs généraux et tout à fait contraire à l’avis administratif mentionné dans la lettre de la BMF.

Dans l’ensemble, l’air de l’opinion administrative se fait de plus en plus rare. Les gérants qui sont, donc, déjà imposés sur le crédit du compte de la valeur temps devraient maintenir leur propre affaire fiscale ouverte en déposant une objection, en se référant aux deux procédures en cours devant la Cour fédérale des finances et aux instances antérieures positives. Il est à espérer que la BFH s’opposera (une fois de plus) à l’avis administratif.

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